
Marie Pascale
Bénéficiaire
« Ce que j’attends d’une auxiliaire? Confiance, partage, respect (et rigolade !). Et qu’elle m’aide à être autonome ! »
Handicapée, Marie Pascale est accompagnée par des auxiliaires de vie du SAUV depuis plus de 30 ans. D’abord en vie maritale, elle a pris son envol et son appartement et a beaucoup gagné en autonomie. Que l’on ne s’y trompe pas, au-delà de son lourd handicap, c’est une femme dynamique et avenante qui croque la vie et se prend en main.
Comment vous aident les auxiliaires de vie qui viennent à votre domicile ?
Cela fait plus de 30 ans que les auxiliaires de vie du SAUV viennent à mon domicile. Avant, j’étais beaucoup plus dépendante, mon mari faisait beaucoup de choses à ma place et les auxiliaires également.
Quand j’ai choisi de prendre mon appartement, j’ai beaucoup gagné en autonomie. Cathy, l’auxiliaire qui vient presque chaque jour, a vu mon état évolué. Je peux maintenant faire beaucoup plus de choses comme ma toilette par exemple. Les auxiliaires m’aident pour le ménage, la cuisine… Elles me tiennent compagnie : on discute, on rigole, on va se balader. J’ai un super fauteuil électrique qui me permet aussi de me déplacer et d’aller au travail à l’ESAT (Etablissement et Service d’Aide par le Travail) le matin.
Qu’attendez-vous d’une aide à domicile ou d’une auxiliaire ?
Le lien de confiance est très important, ce qui passe par la discrétion. C’est un peu comme chez le médecin : il y a le secret professionnel. Ce qui est dit chez moi doit y rester.
J’ai envie d’être autonome, tant que possible. C’est valorisant de pouvoir faire par moi-même. Même si une tâche prend un peu plus de temps, l’auxiliaire ne doit pas faire à notre place. Je pars du principe que je veux (et je vais) y arriver et je me donne la peine d’aller de l’avant !
La qualité de la relation est également primordiale. J’apprécie les moments de partage, pouvoir s’asseoir ensemble autour d’un café et d’une part de gâteau. Parfois, elle me donne des challenges. J’aime rigoler, “déconner”. Bref, c’est un rapport humain : c’est important d’avoir envie d’être là et de faire ce métier : je ne suis pas un meuble. C’est mieux de bien s’entendre. Les auxiliaires, comme Cathy, font partie de ma vie, leur présence est importante dans mon quotidien.

Dorothée
Bénéficiaire
“J’ai envie qu’on m’aide, pas qu’on fasse à ma place !”
Installée à Annecy en 2009 après avoir quitté Nantes, sa ville natale, Dorothée est assistée quotidiennement par des auxiliaires de vie du SAUV depuis près de 10 ans. Une aide précieuse qui lui a permis de faire ce choix de vie et de rester autonome, à son domicile.
Qu’attendez-vous d’une auxiliaire de vie ?
J’ai un tempérament très autonome et indépendant, mais de par mon handicap, j’ai besoin d’aide au quotidien. L’auxiliaire de vie ou aide à domicile m’assiste dans les tâches ménagères (le ménage, la cuisine, le linge…). Elle peut m’accompagner en voiture dans certains déplacements pour me rendre à des rendez-vous ou encore lorsque je dois faire des courses un peu volumineuses. Mais pour les courses au quotidien, je les fais moi-même et me déplace avec mon fauteuil électrique.
J’aime faire la cuisine et partager ce moment, mais c’est moi qui propose. Je ne veux pas qu’une auxiliaire fasse à ma place, je préfère qu’on fasse ensemble. C’est une collaboration, un échange.
Quelles qualités attendez-vous d’un(e) auxiliaire de vie ?
Il faut avoir le sens de l’observation, le sens pratique aussi et savoir s’organiser, être à l’écoute. Il faut être proche des bénéficiaires, sans imposer ou s’imposer. Outre les qualités humaines indispensables, il faut aussi des qualités morales afin d’éviter les dérives ou les prises de pouvoir.
Dans certaines prises en charge, les compétences techniques peuvent aussi être importantes, en particulier pour l’auxiliaire qui doit se protéger par exemple quand elle doit faire des toilettes ou “porter” la personne. Mais c’est avant tout le relationnel qui fera toute la différence.
On parle souvent de distance professionnelle, mais je préfère parler de proximité professionnelle. On n’est certes pas là pour faire amie-amie, mais pour autant ce sont des moments de partage. J’aime cuisiner avec Aurélie dont c’était le métier : on échange des recettes, on discute. On fait ensemble. C’est primordial pour moi. Je ne veux pas qu’on fasse à ma place.
Au final, je suis reconnaissante et consciente que la présence des auxiliaires qui m’accompagnent au quotidien m’a permis de faire ce choix de vie et de vivre chez moi. Sans ce service, j’aurai sûrement dû rester dans ma famille ou aller dans un foyer ce qui aurait été assez difficile à vivre. Aujourd’hui, je suis autonome, et je marche de mieux en mieux grâce au travail de kiné.
Raoul
Bénéficiaire
“C’est agréable d’être en bonne compagnie”
À 91 ans, Raoul a l’œil vif et l’esprit taquin. Entouré de ses (grandes) maquettes d’avion, du journal du jour et de ses mots fléchés, il nous reçoit en compagnie de Ludivine, auxiliaire de vie au SAUV, qui vient à son domicile depuis plus de 10 ans.
Qu’appréciez-vous dans la présence d’un ou une auxiliaire de vie à vos côtés ?
Les auxiliaires du SAUV viennent à la maison depuis plusieurs années maintenant. Au début, ils accompagnaient mon épouse qui est aujourd’hui décédée de la maladie d’Alzheimer. Quand elle a disparu il y a un peu plus d’un an, nous avons décidé avec ma fille de continuer les interventions de la part des auxiliaires. Elles (plus rarement ils) viennent environ quatre fois par semaine pendant 2 heures pour l’entretien du domicile, les courses, m’accompagner à certains rendez-vous médicaux ou “simplement” me tenir compagnie. On va se promener, on fait des mots fléchés, on parle rugby (Ludivine devient très forte, mais ça n’est pas sa première passion 😉 ). Il m’arrive aussi d’aller me balader seul. Les auxiliaires changent, chacun avec son tempérament. Quand c’est un homme, j’ai plus l’occasion de parler de sport.
Ma fille et son mari viennent en général le week-end. Mon gendre bricole souvent. Mais comme ça, ça ne reste que du plaisir. Tout le monde est rassuré.
Quelles qualités faut-il avoir pour être auxiliaire de vie ?
C’est avant tout un métier humain : il faut avoir envie de partager, de discuter. Prendre le temps d’écouter. Il faut aussi savoir prendre des initiatives sans imposer. Un regard discret et attentif est agréable ; par exemple, Ludivine prend souvent le temps de mettre mon repas, livré le matin à domicile, à chauffer avant de partir. Et parfois, elle prend le temps de manger son sandwich avec moi. C’est agréable d’être en bonne compagnie.